Musée de la Mine de Buxières (03)

VISITE DE P.OMBROUCK AUX HOUILLERES D’AUVERGNE

- SEMAINE DU 27 JUIN AU 1er JUILLET 2016 –

 Musée de la Mine de BUXIERES-LES-MINES (03)

Qui connaît Buxières-la-Grue, bocage de l’Allier rebaptisé Buxières-les-Mines le 1er janvier 1881 ?

Si une commune méritait d’être surnommée « les Mines », c’était bien celle-là, tant elle était entourée d’affleurements de schistes bitumineux et de houille. Etant de passage à Noyant d’Allier, je me devais de l’inscrire à mon programme, et m’en félicite encore car non seulement j’ai découvert une région riche en sites d’exploitation du charbon (affleurements, descenderies, puits, mines à ciel ouvert), mais j’ai aussi été accueilli par une équipe de bénévoles résolus à pérenniser la mémoire du passé minier de leur secteur. Philippe ROUILLY, le Président de cette association, n’est autre que l’auteur de l’excellent livre « de BUXIERES-LA-GRUE à BUXIERES-LES-MINES – de Saint-Eloy Nord à l’Aumance », ouvrage traitant de cette épopée et qui a reçu le prix Achard Gardette 2013 décerné par l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Clermont-Ferrand !

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Le Président Philippe ROUILLY et les membres de son Bureau La réunion du mardi matin est finie mais le travail continue
Peu de matériel (où le mettre ?) mais beaucoup de documents Quelques lampes pendues à un fleuret et une cloche insolite

Leur temps était pris, le mien était compté, j’ai dû les quitter tout en sachant que j’allais sûrement vouloir y repasser un jour avec l’envie de remuer davantage dans leurs souvenirs et leurs archives.

Or ce n’est qu’en préparant cet article que j’ai constaté l’égarement des notes que j’avais prises ce jour-là... Mais par chance, et alors que le livre en question plus haut n’était plus disponible à ce musée, en poursuivant mon voyage j’avais pu l’acquérir le lendemain à celui de St-Eloy-les-Mines, ce qui m’a permis d’y retrouver une partie des infos qui m’avaient été donnés par cette association.

Et comme la veille j’étais déjà venu en repérage, je ne partais pas sans avoir de quoi me satisfaire.

Car, avant de gagner mon hôtel à St-Hilaire, je m’étais offert un tour dans Buxières-les-Mines, et c’est en cherchant le musée que je suis arrivé à cet endroit. C’est certain, il y avait eu du charbon !

Comme le Port-Salut, c’est écrit dessus  Stèle commémorative, lieu de respect Infos pour touriste passionné

Déjà, entre St-Hilaire et Buxières-les-Mines, j’avais aperçu des vestiges de cette aventure minière :

Terril de la Mine Cité des Mineurs Berlines en monument.

Enfin ce grand étang aux rives trop rectilignes pour être naturelles. C’est une ancienne découverte.

L’information est même bien visible. Et tout au fond dans les arbres, la cheminée du puits Méglin…

Bon sang ! Mais c’est bien sûr, c’est l’Aumance ! Quelle jolie appellation pour cette rivière qui, dès 1844, a donné son nom au secteur de houille et de schistes bitumeux, avant qu’il ne soit repris pour dénommer le secteur d’exploitation des Houillères du Bassin du Centre et du Midi à Buxières.

En effet, à quelques mètres, de l’autre côté de la route se trouve une pancarte qui me le confirme.

Si devant ce panneau se trouvait la dernière mine de charbon à ciel ouvert de France qui ferma en juillet 2001, derrière lui avaient vécu les puits St-Hypolithe et Ste-Claire avant le carreau St-Martin. Ce dernier, dépendant des Charbonnages de France depuis 1958, avait cessé d’extraire en 1993. Il y avait eu aussi un lavoir - construction de 1972 - pour exploiter les matériaux des anciens terrils.

Mais c’est très rapidement que j’ai réalisé qu’il n’y avait plus rien d’existant et donc plus rien à fixer.

De même que le 1er juin 1963 avait cessé l’activité de la Société des Mines du Bassin de l’Aumance (dernière entreprise charbonnière privée d’Auvergne), laquelle avait repris l’exploitation du quartier du Méglin le 1er avril 1940, avant de céder l’année suivante la mine de St-Hilaire, (s’occupant essentiellement des schistes bitumeux), à la Société Chimique de la Grande-Paroisse.

Toutefois, ce fut à Buxières qu’en 1851 démarra la première usine de traitement de schistes « la Sarcellière », et qu’en 1854 celle des Plamores traita 28 % de la production nationale d’huile brute.

Ce fut encore à Buxières que les galeries firent 30 m2 de section, que des machines de 240 ch y empruntèrent des descenderies pour emporter le charbon abattu par des monstres de technologie, et que se développa l’exploitation « à l’américaine », alors que renaissaient les mines à ciel ouvert.

Et ce fut aussi à Buxières que se réalisa le record de productivité de 20 t par homme et par poste !

Finalement, je n’ai qu’un seul regret : celui de n’avoir pas prévu plus de temps pour ce site minier redevenu bocage, mais je sais que j’y reviendrai, ne serait-ce que pour m’en imprégner davantage.

Production de l’Aumance par HBCM : Galeries de 1964 à 1993 = 3.504.555 t - Découvertes de 1981 à 2001 = 2.379.493 t

Merci à Philippe ROUILLY pour son magnifique livre dans lequel je me suis permis de prélever quelques informations.

Cet ouvrage va être réédité et je recommande à chaque passionné de la mine de saisir cette occasion de pouvoir le lire.

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Article et photos de Pierre OMBROUCK (sauf mention contraire)

pour le compte de l’APPHIM – apphim.fr

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Date de création : 02/08/2016 11:04
Catégorie : L'asso et ses actions - Les musées de la mine
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