GRANDIOSE CÉRÉMONIE À LIÉVIN POUR LE 40^ème ANNIVERSAIRE DE LA CATASTROPHE DE LA FOSSE 3

1974-2014, quarante ans déjà ! Que le temps passe vite pour ceux qui ont vécu en direct le drame de la fosse St Amé ! Pour cet anniversaire, la ville de LIÉVIN a décidé de marquer le coup en organisant une cérémonie grandiose qui a commencé dès 6h 17 du matin. A cette heure précise qui est celle de l’explosion en 1974, devant le chevalement du 3 bis, un coup de canon, un jeu de lumières et de fumées simulant la boule de feu suivis du hurlement d’une sirène ont rappelé à la population que s’est déroulée là, à 710 m de profondeur, la plus grande catastrophe minière du Nord/Pas-de-Calais après celle de COURRIÈRES en 1906 ; on dénombrera 42 tués (qui laissent 116 orphelins) et 5 blessés gravement brûlés. Le temps exécrable (pluie glaciale) a un peu perturbé ce qui était prévu et la marche silencieuse partant de l’Hôtel de Ville a été annulée. Les cars prévus pour y rassembler les participants les ont donc amenés directement devant la stèle de St Amé. Les Harmonies de LIÉVIN, ANGRES et GRENAY ont fait patienter la foule en jouant avec gravité des musiques de circonstance pour attendre le début de la cérémonie.

De nombreuses personnalités ont tenu à faire le déplacement cette année pour ce 40^ème anniversaire. Autour du Premier Ministre, ont pris place le Préfet du Pas-de-Calais, le Président du Conseil Régional, le Président du Conseil Général du Pas-de-Calais, quelques Députés et Sénateurs, les Maires des communes voisines et des Représentants d’associations pour la mémoire de la Mine régionales, belges (MARCINELLE, MONS) et allemandes (HOHENLIMBURG). Après l’allumage de la flamme du souvenir par Salvatore RANIERI, le dernier survivant de la catastrophe, ce fut le long défilé traditionnel pour les dépôts de gerbes. Au discours poignant et grave tout à la gloire du peuple de la Mine de Laurent DUPORGE, Maire de LIÉVIN, a succédé celui de Manuel VALLS. Le Premier Ministre a tenu à rendre un vibrant hommage aux victimes de la tragédie et à leurs familles encore meurtries dans leur chair mais aussi à l’ensemble des mineurs et des autres travailleurs qui ont grandement contribué à donner à la France le rang qui est le sien dans le monde. Non, la classe ouvrière n’est pas morte, elle compte encore 6 millions de membres en France, soit le quart de la population active ! L’exploitation du charbon s’est arrêtée en 1978 à LIÉVIN, en 1990 dans le Nord/Pas-de-Calais et en 2004 dans le pays, il ne faut pas vivre dans le passé. La classe ouvrière doit participer à la construction de l’avenir industriel de la France, ce qui lui implique de s’adapter, d’anticiper et d’innover LIÉVIN 1974 marque la fin d’une époque et après quelques décennies de transition, tout doit être fait pour que le Nord/Pas-de-Calais retrouve la place de leader industriel qui était la sienne au milieu du siècle précédent.

La lente énumération des noms des mineurs tués dont les portraits affichés sur des drapeaux ont été apposés sur une tribune par des enfants des écoles primaires de LIÉVIN a été un moment très fort de la cérémonie qui a été grandiose de bout en bout. Les personnalités ont ensuite rencontré les familles des victimes et les ont assurées de leur compassion. L’A.P.P.H.I.M adresse ses plus chaleureuses félicitations aux Elus de LIÉVIN et aux organisateurs de cette commémoration en tout point réussie et qui laissera des souvenirs très émouvants à tous les participants. Non, nous n’avons rien oublié ! Quarante ans après, l’émotion visible sur tous les visages montre que la plaie n’est toujours pas refermée…

Georges TYRAKOWSKI pour l'APPHIM