Cokerie, centrale et lavoir

La cokerie du Rio des Mines de Decize

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Le rivage du Rio, emplacement de la future cokerie

 

Afin d’écouler les charbons produits par ses différents puits, les Houillères de la machine étudient la possibilité de fabriquer du coke. Elles font un premier essai en 1841 avec de la houille mais celle-ci est de mauvaise qualité et n’est pas apte à la fabrication du coke.  Les nouvelles couches exploitées en 1852 et 1853 sont favorables à cette production et les Houillères construisent 24 fours construits à proximité de leur rivage à Rio Gaillard. Chaque four a 1,78 m de diamètre pour une longueur de 5,50 m. La production mensuelle est de 300 tonnes puis 100 tonnes par mois. Après le rachat des mines de Decize par la famille Schneider tous les charbons produits partent vers les usines Schneider, au Creusot. La production de charbon n’est plus suffisante pour alimenter la cokerie. A la fin du 19ème siècle la cokerie semble donc fermée.

Les centrales des Mines de Decize

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La première centrale électrique au puits de la Chapelle, vers 1900

 

 Une première centrale électrique est installée en 1893 en plein centre-ville de la machine à côté des bureaux de des houillères. Des machines à vapeur font tourner des dynamos qui alimentent en électricité les installations du fond et du jour. Les principaux puits de la machine sont alimentés électriquement pour faire fonctionner des ventilateurs puissants pour l’aérage et les stations de pompage. Face aux besoins croissants, cette centrale électrique ne suffit plus à assurer les besoins des mines. De surcroît, les charbons produits par les Houillères n’arrivent pas à s’écouler donc, à partir de 1919, une nouvelle centrale thermique électrique est construite à Champvert côté du port et du rivage des mines. La construction est financée par les dommages de guerre de la Première Guerre Mondiale. Elle entre en service en 1923 avec 12000 kilowatts puis une puissance portée à 25000 kilowatts en 1927. La première centrale centrale électrique datant de 1893 est arrêtée. La centrale de Champvert fournit de l'énergie aux Houillères et le surplus est revendu aux sociétés électriques locales. En 1946, la centrale est intégrée au groupe et s’arrête définitivement en 1951. Toutes les installations sont détruites.

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La centrale de Champvert dans les années 30

Les lavoirs des Mines de Decize

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Le premier lavoir de Pré-Charpin début 1900

Les grands puits des houillères de La Machine étaient équipés des criblages sur leur site dont le principal était celui des Zagots mais les Houillères ne possédaient pas de lavoir. A la construction de la cokerie du Rio Gaillard, il est décidé de construire un lavoir à l’étang Grenetier en 1852. Ce lavoir permettait de séparer les charbons en 4 catégories : supérieurs à 2 cm ; entre 1 et 2 cm, 0,9 à 0,5 cm et les fines. Une fois lavés, les charbons sont expédiés vers le rivage, vers la cokerie ou vendus au comptant.  La production des houillères de La Machine augmente et, dès 1878, le premier lavoir n'est pas suffisant. On en construit un nouveau au Pré-Charpin à quelques centaines de mètres du précédent. Entre 1881 et 1890, les installations du Pré-Charpin sont complétées avec un atelier de lavage de criblage et de triage des charbons. Il permet de mieux laver les charbons, de les trier pour les envoyer en grande quantité aux usines Schneider du Creusot. En 1926 un nouveau criblage lavoir est construit toujours sur le même site à proximité de l’ancien lavoir Cette dernière construction est complètement électrifiée, plus performante, avec une capacité de 420000 tonnes par an. En 1955 le lavoir Pré-Charpin est modernisé ; le charbon criblé est lavé à la liqueur dense dans des tambours Wemco d’une capacité de 100 tonnes par heure puis 200 tonnes par heure en employant beaucoup moins de monde Les installations fonctionneront jusqu’à la fin de l’exploitation en 1974 puis détruites.

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Le deuxième lavoir de Pré-Charpin vers 1930

 

Le deuxième lavoir de Pré-Charpin, modernisé, vers 1960

Jean-Louis HUOT pour l’APPHIM

Sources : Rail et Industrie N°81 col APPHIM. Association culture et loisirs, et Association machinoise de conservation des souvenirs miniers, éd. La Machine et ses environs. Mémoire en images. Joué-lès-Tours: A. Sutton, 1998. col APPHIM - Sougy, Nadège. Les charbons de la Nièvre: la houillère de la machine, ses produits et ses marchés, 1838-1914. Histoire industrielle. Grenoble: Presses universitaires de Grenoble, 2008, col APPHIM. Les centrales de la Machine, une décision de Schnieder et Cie, Marie-Françoise Guibet, 1999, doc PERSEE.

 

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Date de création : 13/01/2024 12:10
Catégorie : Les sites miniers - Le bassin Centre-Midi-Les houillères de Blanzy-Bassin de Decize
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