Poste d'aiguillage

Le poste électrodynamique de la « jambe de bois »

Chemin de fer-Groupe de Bruay

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Le nouveau poste d'aiguillage

Le nouveau poste d’aiguillage de « La Jambe de bois », sur la voie principale du Siège l à Fouquereuil a été mis en service en juillet 1960. Il commande électriquement les signaux et aiguillages de l’entrée de la gare de l'Usine à Carbolux, ainsi que ceux, situés à 500 mètres, du faisceau de voies du dépôt des locomotives. Sa zone d'action s'étend sur 2 kilomètres, de la bifurcation de Gosnay aux passages à niveau du Chemin 188 ; enfin, la barrière du passage niveau voisin est commandée électriquement depuis le poste.

Jusqu’en 1959, ces zones d’aiguillage étaient commandées par deux postes à leviers mécaniques :

- Celui de « La Jambe de Bois » était d’un type ancien ; les aiguillages, longs et mal disposés, exigeaient des manœuvres inutiles occasionnant de fréquents arrêts de circulation sur le chemin du passage à niveau. De plus, aucune protection n'existait pour l’occupation des voies par les trains, ce qui nécessitait de la part des aiguilleurs une attention de tous les instants, surtout par temps de brouillard, sans empêcher pour autant les fausses manœuvres. Ajoutons que la maison d'habitation de l’aiguilleur, située en face du nouveau poste, ainsi que le buttoir des voies de tiroir, constituaient pour la circulation routière une gêne considérable, car ces deux obstacles masquaient la visibilité, tant sur le chemin de Carbolux que sur celui du passage à niveau.

Henri Bouquillon, à son poste de travail, enregistre par téléphone les indications qui lui permettront de prévoir l'itinéraire des convois

- Le poste d'aiguillage de Saint-Sauveur commandait la zone des aiguillages du Dépôt des locomotives.

L’installation du nouveau poste a donné lieu à un certain nombre de travaux intéressant la voie ferrée et le chemin d'accès au passage à niveau : remplacement des aiguillages anciens de la sortie de Carbolux par deux traversées-jonctions (d'où réduction de 200 mètres de la longueur du faisceau des voies, et simplification des manœuvres), remaniement de la sortie du Dépôt des locomotives avec pose d’une voie de dérive, réfection du passage à niveau et des trottoirs voisins, etc...

Le poste lui-même, du dernier type utilisé par la S.N.C.F., a été installé par la Maison Mors. Il est basé sur les mêmes principes que celui de Fouquereuil : les aiguillages sont commandés par des moteurs électriques et les signaux carrés sont remplacés par des panneaux lumineux. Il y a 22 aiguillages et 11 signaux. Un aiguilleur commande un ou plusieurs itinéraires au moyen de petites clés.

Un appareillage électrique perfectionné assure la transmission des ordres et la sécurité de la circulation par l’intermédiaire de relais et de sections de rails isolés shuntées lors du passage des convois. La sécurité ainsi obtenue est totale, toute erreur de l’aiguilleur ou avarie dans l’appareillage bloquant les aiguillages et maintenant les signaux à l’arrêt.

Le bâtiment, d’une facture moderne avec toit en porte-à-faux et baies vitrées à visibilité intégrale, a été étudié par le Service des Constructions du Groupe. Il comporte un rez-de-chaussée et un étage. Le rez-de-chaussée contient la salle de l’appareillage électromécanique et de l’alimentation en courant, ainsi qu’une salle de service.

Tableau de contrôle lumineux

A l’étage se trouve l’aiguilleur, assis devant un meuble métallique vert clair ressemblant à un piano sans clavier. Sur la face verticale de ce meuble est disposé un tableau de contrôle optique lumineux reproduisant en miniature le plan des voies et des aiguillages, ainsi que les emplacements des signaux repérés par de minuscules lampes rouges ou vertes. Sur ce tableau, aux endroits voulus, se trouvent 16 clés servant à la création et à la destruction des itinéraires, selon le désir de l'aiguilleur. Les trains matérialisent leur passage en allumant sur le tableau les lampes des voies empruntées, et remettent au rouge, automatiquement, les signaux derrière eux.

Comme à Fouquereuil, les aiguilleurs, habitués aux postes Saxby à leviers assez pénibles à manœuvrer, ont été agréablement surpris par l'impression de confort et d’agrément de la nouvelle installation, et par les grandes facilités de travail qu'elle leur procure. Ils apprécient particulièrement la présence du tableau de contrôle, si précieux en cas de brouillard. Autres bénéficiaires de la mise en service du nouveau poste, les agents des locomotives et des trains savent que la sécurité est très améliorée et leur travail facilité par les panneaux lumineux, beaucoup plus visibles que les anciens signaux carrés.

Enfin, la démolition des anciens postes, de la maison de l’aiguilleur, et l’arasement du buttoir voisin ont permis de dégager convenablement les alentours du poste qui sont ainsi devenus d'une grande netteté, ceci à l’avantage de la circulation ferroviaire et routière. Le poste électrodynamique de « La jambe de Bois › donne donc satisfaction dans tous les domaines et marque une nouvelle étape importante dans la modernisation du Chemin de Fer minier.

Source Lampe au Chapeau 1960, col APPHIM

Mathias TOTH pour l’APPHIM


Date de création : 16/11/2023 18:02
Catégorie : Les sites miniers - Le bassin NPC-Groupe de Bruay-Mines de Bruay
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