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Généralités-Historique

Historique du Bassin (charbonnages de France)

Une origine qui remonte au Moyen Age

             

C'est dès le 13 ème siècle que l'on trouve en France, des documents officiels relatifs au charbon. Et c'est surtout dans la région du Centre et Midi que l'on extrait le charbon.

       

Son exploitation est principalement le fait de paysans qui grattent leur champ, creusant des trous de quelques mètres de profondeur. Le charbon est transporté à dos d'hommes ou de bêtes. On rencontre ces « affleurements » près Alès, au Creusot, à Graissessac à Carmaux ou dans le Dauphiné. Au 14 ème siècle dans la région de Saint-Etienne et un peu plus tard en Provence. A la fin du moyen-Age, les techniques minières restent extrêmement rudimentaires.

Le 15 ème siècle voit une poussée de l'exploitation charbonnière en raison d'une pénurie de bois due à une utilisation excessive. Les industries se concentrent alors à proximité des gisements houillers, notamment à Saint-Etienne et dans ses environs le plus grand gisement à l'époque.
Au 17 ème siècle, l'exploitation minière en France se structure. Devenant une énergie primordiale, Henri IV crée en 1601, la « Grande maîtrise des mines et minières de France » qui est dorénavant seule habilitée à accorder les concessions minières dans le royaume. On commence à étayer les galeries et extraire le charbon en profondeur.

En Angleterre, le charbon devient l'élément moteur de la révolution industrielle et en France, on prospecte avec fièvre. Les tentatives d'organisation pré-industrielle sont caractérisées par un début de concentration des moyens, un effort de rationalisation des opérations, l'apparition d'entrepreneurs issus de la noblesse, tel le Chevalier de Solages à Carmaux ou Tubeuf à Alès et la formation des premières compagnies minières.

Les motivations venaient des effets de déboisement massif provoqué par le développement des forges, des verreries, les salines, etc… grandes dévoreuses de bois. La fourniture de combustible devenait une préoccupation et la cherté du bois devenait réelle dans les villes. Les troubles de la période révolutionnaire, notamment les contestations juridiques des droits accordés par privilège royal, ont cependant retardé le démarrage industriel.

La création de l'Ecole de Mines de Paris (1783), du journal des mines (1794) et la loi de 1810, textes fondateurs du droit minier français montrent, à cette époque, le besoin ressenti d'apprentissage et de divulgation des connaissances.

Entre 1815 et 1880, la révolution industrielle « enflamme » la production de charbon des bassins du Centre-Midi qui passe de moins d'1 million de tonnes à plus de 10 millions de tonnes par an. Mais cette production impressionnante est surtout auto consommée par les installations minières et le bois reste le combustible dominant en France. La substitution du coke de bois par le coke de charbon se fait lentement. On comptait 374 hauts-fourneaux au bois en 1825 contre 4 au coke, et encore 210 contre 137 en 1865.

Durant cette période, les centres d'extraction se multiplient et la production des bassins du Centre-Midi (y compris la périphérie : Bretagne, la Basse-Loire, la Haute-Saône, la Provence) représente plus de la moitié de la production nationale. C'est le bassin de la Loire qui apparaît jusqu'au milieu du siècle comme le plus riche de France.

L'énergie mécanique fournie par les machines à vapeur, permet le développement de l'exploitation souterraine des gisements. Mais c'est surtout, l'amélioration des transports avec la construction de lignes de chemin de fer charbonnières qui désenclavent les bassins et ouvrent leurs débouchés. Et ce n'est pas un hasard, si la première ligne de chemin de fer français qui relie Saint-Etienne à Andrézieux, est inaugurée en 1827 pour transporter la houille entre la mine et le port d'embarquement sur la Loire. Viendront ensuite, la ligne Saint-Etienne-Lyon (1826), Alais-Beaucaire (1827), Epinac au canal de Bourgogne (1830), Decize au canal du Nivernais (1841). D'autres connaîtront de plus longues péripéties comme la ligne d'Albi à Carmaux qui ne sera mise en service qu'en 1858.

Dans le dernier quart du siècle plusieurs inventions (dynamo, lampe à filament, moteur asynchrone) ouvrent une nouvelle voie à l'essor du charbon : l'énergie électrique ; Et sans charbon pas d'électricité. Toutes ces utilisations nouvelles entraînent un développement sans précédent des bassins houillers français et une demande internationale croissante.
En 1865, la production mondiale de charbon est de 172 millions de tonnes. Elle passe ainsi à 1 216 millions de tonnes en 1913, soit un taux de croissance annuel supérieur à 4 %.

Après la première guerre mondiale, les besoins en énergie en France sont importants et dès 1918, la production des Houillères du Centre-Midi atteint les 15 millions de tonnes, un record qui ne sera égalé qu'en 1958, autre période d'après guerre où les compagnies minières sont incitées à produire le plus possible.
La nécessité d'assurer un approvisionnement national à partir de ressources sûres est une préoccupation constante. Durant cette période, les exploitations minières, très sollicitées, produisent leur maximum et l'effectif dépasse constamment le chiffre de 50 000 salariés avec une pointe en 1946 de près de 100 000 personnes malgré les difficultés de recrutement.
Les crises et les handicaps des gisements du Centre et du Midi ainsi que les difficultés à trouver de la main-d'œuvre dissuadent, cependant les entreprises d'entreprendre une modernisation intense. L'exploration de nombreux gisements se ralentit et la mécanisation des chantiers ne se fait que très lentement. A partir de 1936, le contrôle des prix du charbon aboutit à une véritable mise sous tutelle des compagnies charbonnières. Cette évolution conduit finalement à la nationalisation des biens de 46 compagnies qui ont une activité productrice ou qui détiennent des gisements importants. Cette opération s'effectue avec la promulgation du statut du mineur pour mobiliser tous les efforts de production et d'approvisionnement de la France. On est en 1946, la bataille du charbon s'engage.
Les sept houillères du Centre-Midi produisent 12,5 millions de tonnes de charbon et comptent 82 000 ouvriers dont 55 000 au fond.
Les plus importantes sont les Houillères de la Loire avec 22 000 ouvriers produisant 3,5 millions de tonnes suivies de près par les Cévennes avec 20 000 ouvriers pour 2,5 millions de tonnes.
Le rendement fond atteint cette année-là environ 1 tonne /homme/poste.
Un important programme de modernisation et de développement des infrastructures minières est mis en place. Ces investissements concernent également les centrales électriques construites autour des mines qui fournissent l'énergie nécessaire et brûlent les bas produits. Entre 1947 et 1956 pas moins de 19 groupes de production d'électricité, pour une puissance de 650MW, sont installés sur l'ensemble des Houillères.
En 1958, la production des sept Houillères du Centre et du Midi atteint son point culminant avec 15,1 millions de tonnes, produites par 60 000 agents dont 35 000 mineurs de fond.

Les sept Bassins fusionnent en une seule entreprise : les Houillères de Bassin du Centre et du Midi étaient nées, un seul Conseil d'Administration, un directeur général unique, la mise en commun de moyens, mais aussi de problèmes.
Ainsi a pris fin, après presque un quart de siècle d 'existence - puisque leur origine était la loi du 17 mai 1946 portant nationalisation des exploitations de combustible minéraux solides - l 'autonomie juridique de ces sept Bassins, établissements publics à caractère industriel et commercial.
Nés de la fusion de plusieurs compagnies minières privées, ils ont réussi, au fil des années, à dominer leurs disparités, voire leurs contradictions internes, pour créer une véritable communauté d'intérêts, de moyens d 'action, de traditions.

Les HBCM prennent le relais

Réuni pour la première fois le 10 janvier 1969, le Conseil d 'administration des HBCM décidait que le siège social et la direction générale de l 'entreprise seraient fixés à Saint-Étienne compte tenu de sa très ancienne tradition minière. Cette implantation devait permettre également d 'utiliser les bureaux et les logements des Houillères du Bassin de la Loire, le plus important des bassins fusionnés et celui dont la disparition était envisagée à plus court terme.
C 'est aussi ce Conseil d 'administration qui portait à la présidence des HBCM, Jean Runel, ancien Président du Conseil d 'administration des Houillères du Bassin d'Aquitaine, et à la direction générale René Tacquet, ancien directeur général des Houillères du Bassin de la Loire. Six présidents et huit directeurs généraux se succéderont à la tête des HBCM.

Houillères du Bassin d 'Aquitaine, d 'Auvergne, de Blanzy, des Cévennes, du Dauphiné, de la Loire, de Provence. Parce que c 'était commode et plus simple, on disait les « Bassins du Centre et du Midi » pour définir, par rapport aux deux grands bassins français -le Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine - les sept bassins miniers qui, entre Saône et Garonne, se partageaient le reste de la production charbonnière du pays.
Ces Bassins, créés par la loi de nationalisation de 1946,avaient une personnalité juridique propre et une vie autonome, sous le contrôle naturellement des Charbonnages de France. Ils avaient toutefois constitué en commun une société, le Comptoir des Houillères du Centre et du Midi, qui coordonnait leur action commerciale, et un directeur général délégué, désigné par les directeurs généraux des Bassins, était un peu leur porte-parole auprès des Charbonnages de France.

 

Aquitaine aux 2 visages entre Tarn et Aveyron

                     

Au cœur du Sud Ouest, entre Toulouse et le Massif Central, les HBCM ont exploité deux gisements charbonniers distincts : le Tarn autour de Carmaux et l'Aveyron dans la région de Decazeville.
Pas plus que les Gorges du Tarn ne sont dans le département du Tarn, aucun de ces deux sites n'appartient à l'Aquitaine historique ou géographique. Mais peut-on en vouloir au législateur de 1946 d'avoir un peu sollicité l'histoire et la géographie pour ce choix qui place l'Aquitaine en tête de liste des Houillères … dans l'ordre alphabétique !

Dans le carmausin, le charbon est connu dès le Moyen Age. En 1752, le chevalier de Solages obtient de Louis XV, la concession des mines de Carmaux. L'exploitation du gisement, commencé en 1810, marque le début de l'ère industrielle charbonnière dans le Tarn.
Dans l'Aveyron, le sous-sol minier est aussi exploité de longue date.
C'est en 1892, que la première grande exploitation française de houille à ciel ouvert, baptisée « La Découverte » voit le jour. Son champ d'exploitation rayonnera sur un kilomètre de diamètre et 200 m de profondeur.

A la nationalisation des mines en 1946, près de 13 000 personnes travaillent aux Houillères d'Aquitaine et produisent 1,7 million de tonnes de charbon.
A Decazeville, l'exploitation souterraine s'arrête en 1966 et les efforts de production se concentrent sur la découverte.
Pendant longtemps, Decazeville a été « la plus importante exploitation à ciel ouvert de France » avant d'être détrônée par la grande Découverte de Carmaux. Son exploitation s'est arrêtée en juin 2001.

A la création des HBCM en 1969, l'exploitation du Tarn quant à elle, est constituée de trois sièges, d'une centrale électrique et d'une cokerie. En 1986, avant l 'arrêt définitif de l 'exploitation du fond, le chantier de la Grande Découverte de Carmaux est lancé. Arrêtée en juillet 1997, elle marquera la fin définitive de l 'exploitation charbonnière dans le Tarn, laissant dans le paysage carmausin un amphithéâtre spectaculaire de 1 300 mètres de diamètre et 230 mètres de profondeur.

Auvergne terre de contraste

                     

Les mines de charbon ont animé l'activité industrielle de la région Auvergne pendant près de cinq siècles. Mais ce n'est que dans les années 1930 que l'extraction du charbon atteint sa pleine prospérité. A Brassac, par exemple, la production annuelle avoisine les 350 000 tonnes en 1935.
A la nationalisation, les Houillères d'Auvergne emploient, plus de 8 000 personnes.

De 1947 aux années 60, la production annuelle reste stable, autour du million de tonnes.
En 1969, les HBCM exploitent encore trois sites dispersés dans le Puy de Dôme autour de Clermont-Ferrand : Saint-Éloy-les-Mines, Brassac et Messeix.
Deux centrales thermiques, à Pont-de-Menat et à la Taupe, utilisaient une partie du charbon produit, l'autre partie servait à la production de boulets.
Le groupe de Saint-Eloy exploitait, en plus et comme on disait à l 'époque « en appoint », un gisement dit de l'Aumance, situé dans l 'Allier, sur la commune de Buxières-les-Mines.

A Brassac l'exploitation s'arrête en 1978. Seules les exploitations de Messeix et de l'Aumance ont été en mesure de poursuivre ces dernières années une exploitation qui s'est arrêtée respectivement en 1989 et en 2001.

En Bourgogne…Blanzy                  


L'utilisation du « charbon de terre » dans le bassin de Blanzy remonte bien au-delà du XVI ème siècle et l'exploitation se faisant en grande partie sur les points d'affleurement. La mutation des techniques est suivie d'une mutation de l'organisation avec la création des concessions, synonymes d'une exploitation plus rationnelle, mais aussi plus contrôlée par le pouvoir royal. Ainsi, le 29 mars 1769, François de la Chaise se voit accorder la concession de Montcenis, vaste superficie d'environ 50 000 hectares. Cédée en 1786 à la Fonderie royale de Montcenis, cette première concession est scindée en deux en 1932 : au sud, Blanzy et au nord, Le Creusot. Durant les années 1830 plusieurs autres concessions sont délimitées et exploitées par de petites compagnies minières. Elles seront peu à peu reprises par la société exploitant la concession de Blanzy.
E 1837, Blanzy se situe au second rang des compagnies minières françaises derrière Anzin dans le Nord, puis quatrième en 1898 avec 5,25% de la production nationale. Neuvième en 1913, les Mines de Blanzy vont devenir, juste après la première guerre mondiale, le troisième producteur national pour finalement rétrograder au dixième rang en 1927 avec 4,2% de la production nationale.
En 1844, la compagnie emploie 590 mineurs. Il y en aura 10 000 dans la période faste des années 1920.
Les HBCM ont exploité, dans cette région, deux gisements distincts : le gisement de Blanzy, à Montceau-les-Mines, et le gisement de Decize dans la région de La Machine, dans la Nièvre.

Ce dernier a été fermé en 1974, suite à l 'épuisement du gisement, et seule l'exploitation de Blanzy s'est développée autour des deux puits restant en activité : le puits Darcy et le puits Rozelay.
Les installations de surface comprenaient un lavoir, une usine d 'agglomération, une centrale thermique de 250 MW et un parc d 'homogénéisation.
Après la fermeture du fond en 1992, l'exploitation s 'est poursuivie « à ciel ouvert » dans une découverte qui a cessé toute activité en 2000.

Cévennes : entre douceur et rudesse

               
On relate la présence de la houille dans les Cévennes dès le 13ème siècle. Le charbon dans cette région affleure fréquemment à flanc de coteau et fait l'objet d'exploitation artisanale. On connaît depuis longtemps le pouvoir calorifique de cette roche noire.

Après la seconde guerre mondiale, les Houillères des Cévennes, moins touchées par les ravages de la guerre, répondent à l'effort de production nationale et extraient 2,4 millions de tonnes dès 1946, se plaçant au deuxième rang des exploitations des Houillères du Centre-Midi, derrière le Bassin de la Loire. Plus de 22 000 personnes travaillent alors dans les mines.
Proches de la Méditerranée mais accrochés aux rudes pentes des paysages cévenols, les sites de production sont nombreux, éparpillés et difficiles d'accès. De plus, les gisements sont « difficiles » et le rendement fond s'avère être le plus faible des houillères du Centre-Midi.

En 1969, au terme d'un long travail de concentration des sites d'extraction, les HBCM exploitent, dans le Gard, trois sièges auxquels s'ajoute l'exploitation de Graissessac dans l'Hérault : au Sud, près d 'Alès, le siège Destival ; au centre, près de la Grand'Combe, les puits des Oules et de Ricard ; au nord, près de Bessèges, le siège de Saint-Florent.

La centrale thermique du Fesc, installée à la Grand'Combe, sur les bords du Gardon, constitue le débouché essentiel de la production des exploitations gardoises. L'exploitation souterraine s'arrête définitivement en 1985 et la production se poursuivit dans des mines à « ciel ouvert » qui ferment progressivement pour cesser toute exploitation en 2001. Au Nord de l 'Hérault, près de Bédarieux, l'exploitation en découverte de Graissessac, qui alimentait la centrale thermique du Bousquet d 'Orb, s'est terminée en 1992.

Dauphiné :  la mine à la montagne

                     

Perché 900 mètres d 'altitude, le gisement minier du Dauphiné se situe sur le plateau matheysin qui domine Grenoble.
C'est du quartier impérial de Braunau dans la Haute-Autriche que fut accordé, le 1er novembre 1805, la première concession du gisement houiller du Dauphiné.
La période de 1830 à 1856 est l'une des plus prospères des Mines de La Mure. Mais en 1856, la création de la ligne de chemin de fer Lyon-Grenoble marque pour le bassin houiller, le début d'une période de concurrence difficile qui ne se terminera qu'en 1888, avec la mise en service de la ligne de chemin de fer qui relie La Mure à Saint-Georges-de-Commiers, dans la vallée. Ce n'est pas moins de trente cinq houillères qui extraient le charbon dans les Alpes françaises au moment de la nationalisation de 1946.

Toutes les mines ne se voient pas concernées par ce regroupement. Seules les plus rentables sont regroupées au sein des Houillères de Bassin du Dauphiné. Cette nationalisation apporte la modernisation et la mécanisation des chantiers. De 1948 à 1970, le rendement fond des HBD triple. Il passe de 1 000 tonnes/homme/poste à 3 147 tonnes homme/poste. La production progresse de 385 000 tonnes en 1948 pour atteindre un record de 791 000 tonnes en 1966.
Réputée pour son gisement d'anthracite, les HBCM exploitent « cette mine au cœur des Alpes ». Les puits du Villaret et des Rioux, distants de 4 kilomètres, ne sont utilisés que pour le personnel et l'évacuation des stériles. Un plan incliné, le « Plan Ricard », sert à évacuer le charbon vers un lavoir.
La centrale thermique du Villaret arrêtée en 1981 brûlait une part de la production dont la majeure partie était acheminée, par train à Saint-Georges-de-Commiers, pour y être stockée et conditionnée.
L 'exploitation charbonnière s'arrête définitivement en 1997.

Loire :  le doyen des bassins houillers français

                     

Au pied des monts du Forez, le bassin de Saint-Étienne a été historiquement le premier pôle industriel français. Le plus ancien bassin houiller français, longtemps le plus important du Centre et du Midi (22 000 hectares, 50 kilomètres de long, 12 kilomètres de large) aura fourni à l 'économie française près d'un demi-milliard de tonnes de charbon.
En 1969, des 24 puits d'extraction à la nationalisation, il ne restait que le puits Pigeot à la Ricamarie. Les trois cokeries de 1946 avaient été remplacées par une cokerie unique, celle de la Silardière et les cinq centrales électriques par une centrale unique, la centrale du Bec.

Edifié à partir de 1912, le puits Couriot avec plus de 1000 mineurs, est le plus grand puits du bassin dans les années trente. Il ferme ses portes en 1973 et après un démantèlement partiel, devient musée national en 1991.

Après l'arrêt définitif de l 'exploitation fond en 1983, une dizaine de découvertes continue à être exploitée de 1970 à 1992, date à laquelle toute activité charbonnière a cessé dans le bassin de la Loire qui est devenu, très tôt, un bassin « pilote » en matière de reconversion du personnel, d'industrialisation et de réhabilitation de sites.

Provence : le charbon sous le soleil

                     

Situé entre Aix-en-Provence et Marseille, le lignite du bassin minier de Provence est connu depuis longtemps. Dès le moyen Age, le sol a été gratté par des générations de paysans et de bergers. Un des documents les plus anciens, un acte établi par un notaire aixois datant du 30 mars 1584, fait état de l'exploitation de charbon en provence. Pendant deux siècles on se contente d'exploiter ces affleurements et la production est insignifiante.
Le « charbon de terre » n'est pas encore un concurrent pour le bois, combustible encore largement utilisé. Les progrès sont particulièrement lents. En 1750, on extrait environ 2 000 tonnes, 4 000 en 1764 et un peu plus de 8 000 tonnes en 1785.
Le régime de la concession, loi votée par la convention le 28 juillet 1791, met fin à l'extraction anarchique. En 1819, on compte sept concessions produisant 27 000 tonnes. En 1830, onze concessions fourniront 57 000 tonnes. Dès la fin de l'empire, on compte environ 200 mineurs et plusieurs centaines de travailleurs transportent le charbon vers Marseille à dos de mulet. Avec les progrès techniques, apparaissent les premiers puits verticaux qui remplacent progressivement les plans inclinés (desenderies) creusés jusque là. En 1880, quatre compagnies minières se partagent le bassin minier. Elles emploient 2 500 ouvriers et produisent 458 000 tonnes.

Au XXème siècle, les activités industrielles du bassin minier attirent un nombre important de travailleurs étrangers. Entre 1925 et 1932, ils représentent plus de la moitié de la population.
En 1946, année de la nationalisation, le bassin de Provence devient une des sept houillères du Centre-Midi. L'extraction se fait, alors par six puits : Biver 1 à Gardanne, Hély d'Oissel à Gréasque, Courau à Meyreuil, Gremain, Armand et Saint-Joseph à Valdonne. Les petites exploitations périphériques échappant à la nationalisation.
Entre 1947 et 1960, la production annuelle oscille entre 1 et 1,5 million de tonnes. En 1969, les sept houillères, dont les Houillères de Provence, fusionnent pour donner naissance aux HBCM. Les Houillères de Bassin du Centre et du Midi concentrent leurs efforts autour de Gardanne et de Meyreuil, sur un gisement dont les conditions naturelles se prêtent à une mécanisation poussée faisant de « la mine de Provence » un banc d'essai de la technique minière française. Si la production annuelle, autour de 1,5 Mt, reste relativement stable entre 1970 et 1995, le rendement, lui, explose : 5 711 kg/homme/poste en 1970 contre 11 656 kg/homme/poste en 1993, année record.
Au terme d 'une série de concentrations, un seul puits d 'extraction - le puits Courau et à partir de 1986 le puits « Z » - remonte la totalité de la production vers la centrale thermique de Provence qui, depuis 1953, constitue le débouché essentiel du charbon de Provence.

En 1989, le puits « Yvon Morandat » - plus grand puits d 'Europe par son volume -complète les installations de service et d 'aérage.
À plus de 1 300 mètres de profondeur, les conditions d 'exploitation se révèlent de plus en plus difficiles.
Après plus d'un siècle d'exploitation et 130 millions de tonnes de charbon extraites du sous-sol, la mine provençale cesse toute production le 1er février 2003.

       

Les HBCM ont exploité par ailleurs :

Depuis 1992, les HBCM ont engagé la réhabilitation et la mise en sécurité de l'ensemble de leurs sites pour pouvoir rendre à l'État, dans les meilleurs délais, leurs 148 concessions réparties sur 15 départements et 6 régions du Centre et du Midi de la France.

Anciennes mines souterraines, anciennes découvertes, terrils et installations minières, tous ces espaces, une fois sécurisés, pourront être remis à la disposition d'aménageurs publics ou d 'acteurs économiques pour accueillir durablement de nouvelles activités.

      

Les Bassins du Centre et du Midi, puis les Houillères de Bassin du Centre et du Midi, ont tenu toute leur place dans le paysage charbonnier et énergétique de notre pays.
 

Source charbonnages de France


Date de création : 21/12/2010 21:20
Dernière modification : 09/07/2012 22:06
Catégorie : Le bassin Centre-Midi
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